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Monsieur Macron,
Monsieur Emmanuel Macron,
Monsieur le "futur" Président,
Vous vous questionnez très probablement sur l'impertinence d'un gueux qui ose vous appeler "futur" Président. Il se trouve Monsieur le "futur" qu'on n'est pas Président parce qu'on a été élu ou qu'on en porte le costume, fût-il bien taillé. Aussi intelligent, instruit et cultivé que vous puissiez être vous avez accédé au pouvoir propulsé par une horde de "personnages de tous poils", admirez la litote, qui pensent aux intérêts supérieurs, c'est-à-dire aux leurs et à la pérennisation de leur position et semblant, conformément aux préceptes de Machiavel, écraser le bas peuple qui n'est là que pour souffrir et quémander son pain et ses jeux.
Vous qui avez usé d'une communication visant à vous mettre en parallèle des vraies figures fortes de la France (Napoléon Bonaparte et Charles de Gaulle essentiellement), il serait de bon ton de vous questionner sur les raisons qui ont conduit ces hauts personnages aux sommets de l'histoire.
La seule chose sensée que vous ayez dite durant votre campagne présidentielle consiste en une phrase. Une seule ! Monsieur le "futur" ! Vous avez dit "On se fout des programmes, ce qui importe c'est la vision !" et vous aviez entièrement raison. D'une part ça vous arrangeait car vous n'aviez aucune idée de mesures et encore moins de programme... Aviez-vous seulement conscience des problèmes réels et aviez-vous réfléchi un minimum à l'architecture de la société pour en comprendre les rouages ?
Venons-en à ce terme "futur" dont je vous afflige, tout comme un nourrisson est un "futur" adulte. Oui Monsieur "futur" car vous ne l'êtes pas encore. Vous qui avez conseillé votre prédécesseur, vous auriez dû constater qu'après son investiture il n'a rien fait pendant des mois de tergiversation, de mouvements de balanciers, d'interventions soporifiques et autres sujets hautement inutiles au bien commun... Avez-vous observé la dégringolade qui s'est ensuivi ? Il avait tout, la Présidence, le Gouvernement, l'Assemblée nationale, le Sénat qui pour une fois était passé à gauche, la quasi-totalité des régions et des communes. Qu'en fit-il, à part compléter le désastre de ses prédécesseurs et prendre enfin conscience de la réalité terrain un soir d'horreur de janvier 2015, soit près de 3 ans après son investiture !?
"Ce qui importe c'est la vision !"... Certes Monsieur le "futur", encore faut-il avoir une vision, claire, précise, un projet de société qu'on peut exposer, proposer à la population. Vision à laquelle cette population peut même adhérer si la vision promeut et promet une certaine cohérence, logique et justice. Quelle fut votre vision avant les élections ? Quelle fut celle présentée aux français après votre élection ? Deux discours bien écrits certes (mais pas par vous) ! Le premier le soir de l'élection, lu comme un gamin lisant une récitation mal apprise. Le deuxième le jour de votre investiture... et depuis ? Quel message "fort et vrai" guide la France (vrai = sincère, il me semble utile de vous le rappeler) ? Quelle figure de proue capable d'actes et de paroles plus solides que des effets de manches mène la France dans la bataille mondiale ? Quel père bienveillant aide la France à se relever, à avancer dans la "tempête organisée" par les "puissances extra-territoriales" ? Cette France qui possède tant de compétences laminées, écrasées par l'incurie des vôtres.
Un vrai Président est un Président qui, à chaque instant, pense aux français, les aime, les protège, les fait grandir et les émancipe comme un père. Ce n'est qu'une fois que vous aurez compris et agit de la sorte que ce mot "futur" disparaîtra de la tête des français. Pour l'instant vous êtes à leurs yeux un "futur ex-président", tout aussi insipide et oubliable que votre prédécesseur immédiat. Quand vous serez ce Président aimant, intègre, charismatique, peut-être même "prophétique" alors les français vous le rendront et vous pourrez ainsi parvenir au Panthéon des vrais Présidents, de ceux qui restent dans l'histoire.
Ce courrier n'est en rien une vindicte ou un défouloir, mais au contraire l'expression d'un espoir. Espoir que vous ouvriez les yeux, que vous preniez la pleine mesure de votre fonction et de vos responsabilités, qu'il s'agisse de la France "intra-muros" ou de sa place dans le concert des nations, et particulièrement de sa place auprès de ses soi-disant alliés. Les français sont patients, trop patients peut-être, mais ils n'attendront pas 5 ans de plus avant que les choses ne soient réellement prises en main. Vous êtes arrivé au pouvoir par une conjonction favorable et "organisée" des circonstances... Ne trahissez pas l'espoir qu'une toute petite majorité de votants a mis en vous et qu'une grande majorité de Français caressent de longue date. Votre égo sur-dimensionné en quête permanente de reconnaissance doit passer après la France et après le bien-être et l'épanouissement des français. Vous êtes intelligent, et connaissez par cœur la notion de "retour sur investissement", soyez patient !
Vous parliez de vision alors exprimez-la clairement dans les grandes lignes, de manière cohérente et structurée et surtout sincère (relisez la définition dans le dictionnaire, ça vous fera le plus grand bien). Quelle France voulez-vous réellement pour demain ? Quel avenir préparez-vous pour les générations à venir ? Une version moderne du film "Soylent green" ? Une copie conforme de "Time out" ou une version pérenne des trente glorieuses ? Quelle place la France doit-elle occuper dans le monde ? Comment doit/devrait fonctionner une société dite civilisée ? Quel but chacun est censé atteindre et quel est l'objectif de la société ? Quel est le rôle de l'État en tant que délégataire du pouvoir démocratique ? etc. Tentez de réfléchir quelques secondes à ces questions simples et essentielles ! D'autres ont écrit des livres sur ces sujets, tentez d'en écrire une page... au moins !
J'espère très sincèrement pouvoir un jour vous enlever cet adjectif "futur" et le reléguer au passé. Pour cela il faudra que vous répondiez présent au quotidien ! La balle est dans votre camp.. à vous de jouer Monsieur le "...?..." Président !
Un français qui s'est abstenu au second tour (ne pouvant choisir entre la nullité de l'une et la vacuité de l'autre) et qui cependant croit en votre potentiel, espérant que vous passerez du statut de "futur-Président" à celui de Président du "futur" !
Courrier envoyé à l'Élysée le 22/08/2017, pour les "100 jours" de Monsieur Macron afin de tenter de lui faire "prendre conscience". C'est la première fois que je n'ai pas de réponse de l'Élysée (? mon courrier s'est probablement perdu !... je n'oserais invoquer un aveuglement égoïque de notre Praxitèle de la politique !).
S'il l'avait lu, peut-être que l'épisode des gilets jaunes n'aurait pas eu lieu ?! Et si, il y a 22 ans son prédécesseur (Monsieur Chirac) m'avait écouté, les "remontées terrain" type cahiers de doléances seraient déjà en place et auraient permis à nos élites aveugles et déconnectées du terrain de "prendre conscience".... prendre conscience qu'ils sont au service du terrain, du gros mot qu'on appelle peuple, population ou populace dans certaines sphères élitistes où l'on croit se grandir en rabaissant les autres !